Musée Dräi Eechelen Musée national d'histoire et d'art
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SOMMAIRE 2 Impressum & abonnements 3 Éditorial 4-7 The narrative potential of images A conversation with Erwin Olaf and Hans Op de Beeck MUSEOMAG , la brochure d’infor- 8-10 „Datt et weltwäit kéng Ënnerdréckung mation trimestrielle éditée par le MNHA, est vun de Frae méi géing.“ disponible à l’accueil de nos deux musées E Gespréich mam Berthe Lutgen ainsi que dans différents points de distribution classiques à l’enseigne «dépliants culturels». 11-13 Jean-Pierre Huberty porträtierte Michel Engels im Jahr 1894 Si vous voulez recevoir ce périodique Neues Kunstwerk in der Sammlung des MNHA accompagné de son agenda le gratuitement dans votre boîte aux lettres ou 14-16 „Mäi Yin a Mäi Yang“ bien faire découvrir notre brochure trimestrielle Eng Visitt beim Arthur Unger doheem, à vos proches, adressez-nous un simple mail en Univers vu Feier-a Wasserbiller avec les coordonnées requises (prénom, nom, adresse postale, e-mail) à 17-19 La passion de l’objet historique chevillée au cœur musee@mnha.etat.lu Rencontre avec Paul Scharlé, un collectionneur chevronné Le MNHA est un institut culturel du Ministère de la Culture, Luxembourg 20-21 L’appel du regard d’Éric Chenal 22-25 Museumsgeschichte ganz plakativ Von der Bestandaufnahme zur Konservierung von Ausstellungsplakaten IMPRESSUM MUSEOMAG, publié par le MNHA, paraît 4 fois par an. 26-29 “I promise to unlearn / re-learn to help elicit change!” Charte graphique: © Misch Feinen Besucher/-innen Feedback zur Ausstellung über Coordination générale: Sonia da Silva Luxemburgs koloniale Vergangenheit Couverture et mise en page: Gisèle Biache Photographie: Éric Chenal 30-33 Alles Andere als Schönmalerei Détails de la couverture: Ein Gespräch mit Chantal Maquet, die mit dem Pierre- Werner-Preis 2022 ausgezeichnet wurde - à gauche: Casque à pointe pour officiers de la Garde-du-Corps 34-35 The many faces of a “Lëtzebuerger Jong” de la Hesse A detailed look at the MNHA‘s Steichen Collection: Tombac, maillechort, acier 1846 „Edward Steichen. The Luxembourg Bequest“ © Collection MNHA / M3E 36-37 Maître ès trompe-l‘œil Incursion dans l’univers de l’artiste français - à droite: Gabriel Germain Joncherie Edward Steichen (1879-1973) Dead Sunflower 1920s-1960s, printed after 1953 38 Bon à savoir Gelatin silver print, toned © Collection MNHA 39 Heures d‘ouverture, tarifs, plan d‘accès Impression: Imprimerie Heintz, Luxembourg Tirage: 8.500 exemplaires Distribution: Luxembourg et Grande Région S‘abonner gratuitement via mail: musee@mnha.etat.lu ISSN: 2716-7399
ÉDITORIAL CHÈRES LECTRICES, CHERS LECTEURS, Permettez-moi d’abord de vous souhaiter, au nom de © éric chenal toute notre équipe, une très bonne année 2023. Qu’elle nous permette à tous de revenir à la normale et aux musées de retrouver une certaine sérénité dans leurs travaux et leur planification pour les années à venir. Trois articles de ce numéro de notre magazine sont consacrés à des expositions temporaires passées, présentes ou futures: Aux pages 26-29, Caroline Rocco revient, à l’aide de l’évaluation des réactions des visiteurs, sur notre exposition Le passé colonial du Luxembourg, qui a bénéficié d’une grande attention non seulement de la part du public, mais aussi de la part des médias luxembourgeois et étrangers. En outre, Katja Taylor présente aux pages 4-7 une interview conjointe de Hans Op de Beeck et de Erwin Olaf, les deux artistes invités de notre actuelle exposition Bien entendu les collections d’un musée ne s’enrichissent Inspired by Steichen. Ils nous parlent entre autres de leur pas seulement dans une perspective rétrospective, mais passion pour Steichen et de leur motivation à se lancer aussi grâce à un réseau de contacts avec la création dans ce premier projet artistique commun. contemporaine. Le présent numéro du museomag en L’exposition rétrospective consacrée à l’œuvre d’Arthur donne deux exemples. Aux pages 8-10, vous trouverez Unger, prévue pour avril prochain, est quant à elle déjà une interview que Jamie Armstrong a mené pour le évoquée aux pages 14-16 suite à un entretien que Lis Lëtzebuerger Konschtarchiv avec Berthe Lutgen, première Hausemer a mené avec l’artiste. lauréate du tout nouveau Lëtzebuerger Konschtpräis. Lis Outre les expositions temporaires, c’est le travail sur Hausemer pour sa part nous parle aux pages 30-33 de nos collections qui constitue un point fort de ce numéro sa rencontre récente avec Chantal Maquet, lauréate du museomag. 2022 du prix Pierre Werner décerné dans le cadre du Aux pages 22-25, Edurne Kugeler vous parle du projet Salon du CAL. de numérisation de toutes les affiches d’exposition du Le travail muséal est souvent synonyme de patience et MNHA – depuis l’ouverture du musée en 1946 – que de longue haleine: pour preuve, le catalogue raisonné nous venons de mener à bien. Deux articles traitent, de nos tirages d’Edward Steichen, qui vient de paraître sous des angles différents, de nouvelles acquisitions et que Katja Taylor présente aux pages 34-35. Pour la récentes. Aux pages 11-13, Ruud Priem présente un première fois, les 178 photos que le MNHA a reçues portrait de Michel Engels par Jean-Pierre Huberty (1870- en 1985 de la succession du célèbre photographe 1897), artiste luxembourgeois talentueux mais décédé américain d’origine luxembourgeoise sont présentées bien trop tôt. Le MNHA a pu acheter lors d’une vente dans leur intégralité. L’ensemble du fonds est analysé aux enchères en France cette œuvre de grande qualité, scientifiquement, tant du point de vue de la technique connue jusque-là uniquement par une annonce publiée et de la datation des tirages que de celui de leur en 1937. À partir d’un tableau du peintre français Gabriel apport à l’histoire culturelle et de leur réception au Germain Joncherie (1786-1856), Muriel Prieur propose Luxembourg et ailleurs. Avec la publication de ce livre aux pages 36-37 une réflexion générale sur le genre de de 464 pages, c’est un projet de recherche international la nature morte. Mais nos collections ne s’enrichissent et interdisciplinaire de plusieurs années qui s’achève. pas seulement au moyen de tels achats ciblés, mais Il pose sur une base nouvelle toute étude future de aussi grâce à des donations heureusement de plus l’héritage artistique d’Edward Steichen au Luxembourg. en plus fréquentes. Ainsi Ralph Lange dresse, aux pages 17-19, le portrait du collectionneur et mécène À très bientôt dans l’un de nos musées! Paul Scharlé, à qui nos fonds sur l’histoire de la forteresse doivent déjà plusieurs nouvelles acquisitions MICHEL POLFER importantes. DIRECTEUR 01 ‘ 2023 museomag 3
THE NARRATIVE POTENTIAL OF IMAGES (1/2) A CONVERSATION WITH ERWIN OLAF AND HANS OP DE BEECK Erwin Olaf, Im Wald, Unter dem Baum, 2020, Archival pigment print, 160 x 240 cm © Studio Erwin Olaf, Amsterdam For the first time ever, Dutch photographer Erwin perfect counterpoint to Olaf’s series. Painted at night Olaf and Belgian visual artist Hans Op de Beeck are and spanning several meters, these works frequently presenting work together in an exciting new show depict moonlit forests, dramatic seascapes and starry at the National Museum of History and Art, staged skies in the delicate medium of aquarelle. Two of Op de to commemorate the 50th anniversary of Edward Beeck’s trademark grey sculptures complete the show; Steichen’s death. A muted colour palette of black, white featuring figures framed by natural surroundings, the and grey tones dominates the immersive exhibition works arrest moments in time, presenting scenes over entitled Erwin Olaf & Hans Op de Beeck, Inspired by which dust seems to have settled, Pompeii-like in Steichen, which foregrounds nature as a key theme and nature. spans photography, watercolour and sculpture. Bound by a fascination for light, a keen interest Drawing on the modes and motifs of 19th century in pictorial traditions and the narrative potential of Romanticism, Olaf’s series of atmospheric black and images, Olaf and Op de Beeck both plunge viewers white prints entitled Im Wald (2020) conveys the silent into carefully staged scenarios in their work, actively power of nature and the insignificance of human calling on them to reflect on and interpret what they beings. The series was something of a departure for see. We caught up with the two artists ahead of the the photographer; instead of his usual studio setting, show to speak about the ways in which their practices he captured his images outdoors in the Bavarian connect and converge, specifically in terms of their woods. The resulting large-scale photographs show approach to storytelling and their meticulous crafting figures in dialogue with the elements, often dwarfed by of images. sweeping mountain ranges, ancient trees or waterfalls I’d like to start off by talking about something and rendered with painterly precision. rather obvious, which is that the show is With their focus on nocturnal landscapes, Op de completely monochromatic. Erwin, your black Beeck’s monochromatic watercolours provide the and white photographs from the series Im Wald 4 museomag 01 ‘ 2023
JOINT INTERVIEW are on display as are Hans’ nocturnal watercolours and trademark grey sculptures, in addition to Steichen’s landscape prints. Everything is stripped BIOGRAPHIES back to focus on the stories the images tell. I was © Studio Erwin Olaf wondering if you, as artists, can better grasp the essence of things when you work in black and white, or indeed grey? Hans Op de Beeck: As a visual artist, I don’t feel I need to make use of the full colour reality. Just because we see colour doesn’t mean we have to reproduce it. By reducing colour, you go to the essence of light. In my monochromatic watercolours, for example, the white paper is the source of light, so if I overwork the painting, I kill the light. In Erwin’s photographs, the light source is also the carrier of the image. Light is Erwin Olaf (*1959) what animates the image. That’s what makes Vermeer’s Erwin Olaf is an internationally exhibited artist work so immersive and atmospheric – the quality of the whose diverse practice centres around society’s light in his paintings. marginalised individuals, including women, peo- Erwin Olaf: Yes, light is key, especially in black and ple of colour and the LGBTQ+ community. Olaf white photography. If the light is shit, the image will became a Knight of the Order of the Netherlands be shit. Also, when you reduce the world to black and Lion in 2019, after 500 of his works were added white, you come back to the essence. I was struck by to the Rijksmuseum’s collection. Taco Dibbits, the that in one of your installations at Art Basel, Hans. You museum’s director, called Olaf “one of the most step into a world reduced to the essence of being. important photographers of the last quarter of the 20th century”. Erwin, you also spoke about the emotion of the silver bromide print in your artist statement about Im Wald. Can you elaborate on that? Erwin Olaf: An artwork can touch you not only with © Christophe Vander Eecken what it portrays, but how it’s produced. This is especially true of painting, as Hans mentioned with regard to Vermeer’s treatment of light, but you can also do this through the process of printing. As a photographer, I feel that hand-printed work evokes real emotion, it just hits you differently. Something that’s also foregrounded in the show is the theme of nature. Erwin, your series Im Wald is, amongst other things, a comment on the power of nature and the insignificance of humans. Hans Op de Beeck (*1969) And Hans, your watercolours often present Hans Op de Beeck produces large installations, landscapes devoid of people – seascapes, forests, sculptures, films, drawings, paintings, photographs a night sky. Is there a sense in which you’re both and texts. His work is a reflection on our complex foregrounding nature, precisely at a time when society and the universal questions of meaning it’s most threatened by the climate emergency? In and mortality. He sees humans as beings that stage other words, is there an environmental concern at the world around them in tragicomic ways. But, play here? above all, Op de Beeck is interested in stimulating Hans Op de Beeck: I don’t see my work as a place viewers‘ senses and inviting them to experience where I should focus on what’s happening in the world images in corporeal terms. today. Implicitly, it’s always there, digested through the image making, but it can flatten possible readings of the work. I also don’t want to preach – who am I 01 ‘ 2023 museomag 5
THE NARRATIVE POTENTIAL OF IMAGES (2/2) Hans Op de Beeck, Consoling Moon, 2021, Black-and-white watercolour on Arches paper in wooden frame, 276 x 4,4 x 111 cm, Private collection. to patronise people, you know? What I like about here in the way that you both stage scenes that Erwin’s work is that it’s a reflection of us as humans; prompt speculation – we get the sense that there’s our smallness in the face of time, history, nature, the a story there, but there’s a lot that’s left unsaid. sublime... There is common ground there, I feel; this The boatman and his two passengers in Erwin’s concentration on every last detail, the crafting of the photograph, for example, or the young couple image. sitting on the cliff in Hans’ sculpture. Would you agree that you both craft open-ended narratives Erwin Olaf: Im Wald was inspired by a trip to Munich for the viewer to interpret and reflect on? and its natural surroundings. I never really got the landscapes depicted by German Romantics like Caspar Erwin Olaf: I have always celebrated imagination in David Friedrich – it’s not in our Dutch imaginary, my work, so I definitely encourage viewers to create everything is flat here! But when I visited the Bavarian their own story based off the scenes I stage in my forest I understood that painterly fascination for the photographs. I’m always so curious to find out what first time and drew on it for the series. I also felt so small they come up with. out there and quite nervous when there wasn’t a road Hans Op de Beeck: I think we both work in a very nearby. I wanted to express that sense of smallness in narrative way, the term I often use to describe it is the face of nature through large prints. visual fictions. We both have fictitious components in Of course, your works don’t only show nature and our work – Erwin stages his photographs and I produce landscapes, but also humans and their stories. And paintings and sculptures –, it’s an evocation rather than I feel that there are some connections to be made a simulation of reality. We offer the possible beginning 6 museomag 01 ‘ 2023
JOINT INTERVIEW of a story and give the viewer a point of departure, You’re going to be curating a selection of photo- so to speak. For my part, I want to be the companion graphs for our Steichen cabinet at the MNHA in of the spectator, question with the spectator and, in a March 2023. How do you plan to approach that? sense, be the very first spectator of my own work. Hans Op de Beeck: The selection will be very To finish, I’d like to turn to the work of the personal. We won’t be approaching the collection from Luxembourg-born photographer Edward Steichen an art historical perspective or looking at the prints in and consider the subtitle of your joint show, terms of what is considered to be valuable or not. I which is Inspired by Steichen. What do you think think we’re both highly intuitive and work a lot with Steichen has to offer to contemporary artists? free association, so I’m really looking forward to the collaboration. Erwin Olaf: Edward Steichen belongs to a tradition and a generation. I’m very aesthetic in my photography, Interview led by Katja Taylor so I feel a certain affinity to Steichen in that respect. I am most struck by his night-time landscapes, though, where light plays a crucial role. Moonrise - Mamaroneck (1904) is a very interesting image, for example. Young The exhibition Erwin Olaf & Hans Op de Beeck, photographers are always drawn to contemporary Inspired by Steichen is on show until 11 June 2023. practices, but I think there is value in going back Erwin Olaf and Hans Op de Beeck’s curated to older photographers. Steichen’s experiments with selection of Steichen prints will be on display from light are quite inspirational. 7 March to 4 June 2023. 01 ‘ 2023 museomag 7
„...DATT ET WELTWÄIT KENG ËNNER- DRÉCKUNG VUN DE FRAE MÉI GÉING“ (1/2) E GESPRÉICH MAT DER LAUREATIN VUM LËTZEBUERGER KONSCHTPRÄIS 2022, BERTHE LUTGEN © Maison du Grand-Duc / Sophie Margue D’Jamie Armstromg, zoustänneg fir den Lëtzebuerger Konschtarchiv (MNHA), am Gespréich mam der Artistin Berthe Lutgen. Hiert Wierk, hir artistesch Karriär an hire nohaltegen an der internationaler Konscht gefuerdert: Villäicht Engagement fir de Lëtzebuerger Konschtsecteur sinn méi explizitt wéi jee, gouf Konscht als Mëttel vum den 11. November 2022 mam éischte Lëtzebuerger (politeschen) Aktivismus agesat. Konschtpräis ausgezeechent ginn. 1935 gebuer, setzt sech d’Berthe Lutgen säit engem hallwe Joerhonnert SECH ZESUMMEN HÉIERBAR MAACHEN: mat hirer Konscht fir d‘weltwäit Gläichberechtegung vun KËNSCHTLERKOLLEKTIVEN A NEI GENREN de Fraen an. Zur Occasioun vun der Präisverdeelung Wuel fir déi politesch Message mat méi Impakt duerft ech e Gespréich mat der dynamescher Artistin kënnen eriwwer ze bréngen, hu sech an där Zäit vill féieren, dat dir iwwert eise Youtube Kanal „MNHA Kënschtlerkollektive gegrënnt, beobacht déi brittesch learning by viewing“ kënnt kucken. Dëse kuerzen Artikel Konschthistorikerin Katy Hessel. Selbstverständlech gräift e puer Momenter vum Gespréich op an erweidert goufen et och scho virdru Regruppementer vun dëst mat e puer kontextuellen Informatiounen aus der ArtistInnen, ma an engem Numm Konschtwierker ze internationaler Konschtgeschicht. schafe kënnt éischter an der beschriwwener Zäit op. Sou No hirem Studium vun der bildender Konscht huet sech 1968 och de Lëtzebuerger Kënschtlerkollektiv huet d’Berthe Lutgen Enn der 1960er Jore wichteg Arbeitsgruppe Kunst gegrënnt, deem d’Berthe Lutgen Konschtwierker fir Lëtzebuerg geschaaft - dëst souwuel zougehéiert huet. Mat hirem Happening We call it solo wéi a Kënschtlerkollektiven (an deene si déi eenzeg arden and we live in it (1968), brécht de Kollektiv zwar Fra war). An enger Zäit déi sech markéiert duerch sëlleg manner wéi d’Kënschtler vun der Konsdrefer Scheier international Protester géint de Rassismus, de Krich (initiéiert vum Nico Thurm, Marc-Henri Reckinger a a fir Mënscherechter a Gläichberechtegung, huet déi Norbert Ketter) mam institutionelle Kader, ma bréngt sougenannten ´68er Beweegung staark Entwécklungen e neie Konschtmedium op Lëtzebuerg. Heizou muss 8 museomag 01 ‘ 2023
LËTZEBUERGER KONSCHTPRÄIS allerdéngs gesot ginn, datt mir de genaue Programm gesellschaftskritesch Konscht an ech hunn an de ´60er vun der Konsdrefer Scheier nach ni virun d’Ae komm Jore gesot, datt d’Fra d’Haaptthematik vu mengen ass an ech dofir net mat Sécherheet ka soen, ob et Aarbechte soll sinn an dat hunn ech bis elo bäibehalen,“ jeemools virdrun en Happening zu Lëtzebuerg gouf. affirméiert si wärend eisem Interview. Mat hiren Aarbechten iwwert d’sozial Ongläichheete vun de Frae E ROUDE FUEDEM MAT weltwäit, beréiert si verschidde Forme vu Feminismen: GESELLSCHAFTLECHER BEDEITUNG De radikale Feminismus, dee sech géint de Patriarchat An deem Wierk stellen d’Membere vun der asetzt, de sozialistesche Feminismus, dee géint Arbeitsgruppe Kunst sech selwer an enger artifizieller d‘Konsequenze vum Kapitalismus virgeet oder an hire Landschaft aus, a soumat och hir Kierper. D’Berthe Biller iwwert de Klimawandel och den Ökofeminismus, Lutgen weist sech am Bikini an entsprécht dobäi menger Interpretatioun no. Dobäi schreift si dem Fraebild an de Reklammen, „déi all sexualiséiert sech an d’Entwécklunge vun der internationaler waren“. Als Kritik un dëser Perceptioun vun der Fra an Konschtgeschicht vun de 1970er Joren an, déi spéider hirem Kierper an der Werbung, spréch der Strategie „feministesch Konscht“ genannt goufen. Nieft der vu „sex sells“, schaaft d’Berthe Lutgen 1968 d’Beinserie. Beinserie nennt si an eisem Gespréich d’Beispill vun D’Fra entwéckelt sech zum Haaptsujet vun der Berthe Femmes Battues, Affichen déi si am ëffentleche Raum Lutgen hirem Wierk: „Ech maachen engagéiert a op Litfasssaile vun der Stad Lëtzebuerg ubruecht huet. © mnha / tom lucas Berthe Lutgen. Sans titre. 1968. Huile et acrylique sur fibre dure entoilée, 118 x 128 cm, MNHA. Cette oeuvre est exposée au 3e étage de l’Aile Wiltheim au MNHA. 01 ‘ 2023 museomag 9
„...DATT ET WELTWÄIT KENG ËNNER- DRÉCKUNG VUN DE FRAE MÉI GÉING“ (2/2) Dës hu Gesiichter vu Frae gewisen, déi haislech Gewalt explizitt an éierlech Manéier ze kommunizéieren: “Ech erlieft hunn. „Konscht kann d’Welt net veränneren, [ma] ka [mat der Molerei] ausdrécken, wat ech net richteg e Bewosstsinn [schäerfen],“ behaapt d‘Artistin. fannen.“ Ech soen der Madamm Lutgen villmools Merci fir dat FIGURATIV MOLEREI AN HIR spannend Gespréich an hiren onermiddlechen Asaz EEGESCHAFTEN fir d’Gläichberechtegung. Am Laf vum nächste Joer Ma vun deene bal eenzege Konschtmedien déi vu kënnt dir am zukünftege Lëtzebuerger Konschtlexikon weibleche Kënschtlerinnen dominéiert goufen, wéi z. B. d’Biografie vun der Artistin liesen, déi d’Gosia Nowara d’Performancekonscht, huet d’Berthe Lutgen sech verfaasst huet. distanzéiert fir am Medium vun der figurativer Molerei Jamie Armstrong ze schaffen. Si ass dovun iwwerzeegt, datt ArtistInnen och an der Zukunft ëmmer an der Molerei schaffe wäerten. Déi uewe genannte Konschthistorikerin Hessel stellt an hirem neie Buch The Story of Art Without Men (2022) d’Fro, firwat am 21. Joerhonnert erëm esou vill figurativ gemoolt gëtt. Si freet, ob et sech ëm eng Renaissance dovun handelt an ob déi rezent Well vu figurativer Molerei an der internationaler Konschtgeschicht e Verlaangen no méi Mënschlechkeet Kuckt a lauschtert den Interview a Realismus duerstellt. D’Berthe Lutgen ass averstanen, (17 Minutten) andeems dir dëse Code d’Figuratioun erlaabt hir hir Messagen op eng méi mat ärem Smartphone scannt. © Maison du Grand-Duc / Sophie Margue 10 museomag 01 ‘ 2023
JEAN-PIERRE HUBERTY PORTRÄTIERTE MICHEL ENGELS IM JAHR 1894 (1/2) EIN NEUES KUNSTWERK IN DER SAMMLUNG DES MNHA © mnha / tom lucas Auch Ende des 19. Jahrhunderts zeigte man sich gerne vor dem eigenen Bücher- regal, um seine Belesenheit zu dokumentieren. Vor einigen Wochen, beim Durchblättern eines derer der Maler eindeutig als der luxemburgische Katalogs des Auktionshauses Delon-Hoebanx in Paris, Künstler Jean-Pierre Huberty (1870-1897) identifiziert fiel uns eine bemerkenswert gut gemalte Ölskizze werden kann. eines Männerbildnisses aus dem Jahr 1894 auf. Es Eine weitergehende Recherche ergab, dass das Bild wurde als Porträt eines Mannes mit Schnurrbart der 1937 in der Luxemburger Illustrierten Wochenschrift „École française du XXe siècle“ angeboten. Bei näherer A-Z publiziert worden war. Es war Teil einer Betrachtung entdeckten wir, dass das Gemälde eine im Retrospektive über die beiden Malerfreunde Huberty Auktionskatalog nicht erwähnte Signatur trägt, anhand und Alphons Jungers (1872-1947), die der Cercle 01 ‘ 2023 museomag 11
JEAN-PIERRE HUBERTY PORTRÄTIERTE MICHEL ENGELS IM JAHR 1894 (2/2) © éric chenal Das Bildnis ist zurück in Luxemburg, aber noch im Depot des Nationalmuseums. Schon bald soll es von unseren Besucherinnen und Besuchern bewundert werden können. artistique de Luxembourg (CAL) im Anschluss an den inzwischen unter den Erben aufgeteilt, aber in der jährlichen Salon organisiert hatte. Die Bildlegende der Retrospektive nochmal gemeinsam ausgestellt worden schwarzweißen Reproduktion in dem Bericht verrät, waren. dass es sich um das „Portrait de Michel Engels“ handelt. Die Qualität des zu versteigernden Bildes, die Luxem- Seitdem war das Bild jedoch in der Luxemburger burger Provenienz und die Bedeutung der dargestellten Kunstgeschichtsschreibung, soweit uns bekannt, nicht Person für die damalige Luxemburger Kunstszene mehr berücksichtigt worden. veranlassten das Team des Nationalmuseums, ihr Glück bei der Pariser Auktion im vergangenen Oktober WAS WAR GESCHEHEN? zu probieren. Mittlerweile ist die Ölskizze wieder in 1937 befand sich das Gemälde laut Angaben im Luxemburg, als Teil der öffentlichen Sammlungen des begleitenden Katalog des CAL im Besitz von Henri MNHA. Zander-Engels. Spätestens nachdem dessen Witwe Jeanne Engels, die Tochter des Luxemburger Malers HUBERTY UND ENGELS und Zeichners Michel Engels (1851-1901), im Jahr Jean-Pierre Huberty war einer der begabtesten 1951 verstorben war, ging das Porträt an deren Maler seiner Zeit im Großherzogtum, der leider in einzige Tochter Annie Zander-Engels. Diese war jungen Jahren verstarb. Viele seiner Bilder, die in nach Großbritannien ausgewandert, als sie 1935 den den 1930er Jahren ausgestellt wurden, sind heute Londoner Ingenieur Ernest W. Burman geheiratet hatte. verschollen und leider nur noch als Reproduktionen Als Pendant zum Bildnis von Michel Engels stellte bekannt. Umso interessanter ist es für das MNHA, dessen Sohn, der Architekt Victor Engels (1892-1962), dieses Porträt nun in seinem Bestand zu haben. das ebenfalls von Huberty gemalte Porträt seiner Mutter Huberty wurde am 16. Juni 1870 in Mühlenbach für die Bilderschau von 1937 zur Verfügung. Jean-Pierre geboren und starb dort am 16. Mai 1897. Er studierte Huberty hatte 1894 wohl Eheporträts angefertigt, die an der Königlichen Akademie für Schöne Künste in 12 museomag 01 ‘ 2023
NEUERWERBUNG Antwerpen und kehrte 1893 nach Luxemburg zurück. Im gleichen Jahr war er einer der Begründer des CAL. Es ist nicht erstaunlich, dass Huberty im darauf- folgenden Jahr Michel Engels porträtierte, war dieser doch ebenfalls Mitbegründer des CAL. Man könnte Engels, der am 8. Juli 1851 im Rollingergrund geboren wurde, Zeit seines Lebens dort lebte und auch dort am 2. November 1901 verstarb, zudem fast schon als Nachbarn des Mühlenbachers bezeichnen. Engels stammte aus einer der vielen Gärtnerfamilien, die im 19. Jahrhundert in Rollingergrund und Mühlenbach lebten. Sein Vater war der Gärtner Michel Engels (1812- 1887). Nach seiner Grundschulzeit besuchte Michel Engels das Athenäum. Er schrieb sich 1873 an der Akademie der Schönen Künste in München ein. Nach seiner Rückkehr nach Luxemburg wurde er zum Meister für Kalligraphie und Zeichnen der Normalschule ernannt, die damals luxemburgische Lehrer und Lehrerinnen auf ihre Lehrtätigkeit vorbereitete. Seit 1878 war er als Zeichenlehrer am Königlich-Großherzoglichen Athenäum tätig, wo er 1894 zum Professor ernannt wurde. Am 24. August 1880 heiratete er Marie Koltz, die am 4. Februar 1887 verstarb. In zweiter Ehe vermählte er sich 1888 mit Susanne Greiveldinger. Michel Engels war in gewisser Weise der Schirmherr der luxemburgischen Kunstszene. Er engagierte sich für den Luxemburger Kunstverein, beteiligte sich bereits am ersten Salon im Jahr 1894 und war von 1899 bis zu seinem Tod dessen Präsident. Bekannt sind bis heute nicht nur seine realistischen Darstellungen der Architektur der Stadt Luxemburg, sondern vor allem seine historischen, fast hagiographischen Zeichnungen und Aquarelle, die in vielen Publikationen reproduziert wurden und so über Generationen hinweg die bildliche Perzeption der Nationalgeschichte prägten. ZURÜCK IN LUXEMBURG Da Engels die Kunstszene in Luxemburg maßgeblich beeinflusste, ist es nicht verwunderlich, dass von ihm auch einige Porträts angefertigt wurden. Das MNHA besitzt bereits seit längerem ein etwas kleineres Bildnis, welches 1887 von Frantz Seimetz (1858- 1934) gemalt wurde. Hubertys Porträt von Michel Engels ist im Vergleich jedoch von weitaus höherer Qualität. Wir freuen uns, diesen für die Luxemburger Kunstgeschichte so interessanten Fund schon bald im Museum ausstellen zu können, 86 Jahre nachdem das Bildnis das letzte Mal öffentlich in Luxemburg gezeigt wurde. Régis Moes und Ruud Priem 01 ‘ 2023 museomag 13
„MÄI YIN A MÄI YANG“ (1/2) ENG VISITT BEIM ARTHUR UNGER DOHEEM, EN UNIVERS VU FEIER- A WAASSERBILLER © éric chenal An der Lëtzebuerger Konschtzeen gesäit den Arthur Unger sech méi als en Eenzelgänger, deen säin eegene Wee gaangen ass a sech net vun anere beaflosse gelooss huet. An engem idylleschen Atelier matten an der Stad, ENCRES DE CHINE ëmgi vu Beem a Gréngs, verbréngt de Lëtzebuerger Dem Arthur Unger seng Encres de Chine bestieche Kënschtler Arthur Unger seng Zäit am Léifsten. Den 92- virun allem duerch hir fräi an dynamesch Gestualitéit. Joer alen Artiste huet sech säit dem Ufank vu senger Den Artist selwer beschreift se als flüchteg, spontan Kënschtlerkarriär an de 1970er Jore virun allem duerch an direkt Trace vum Liewen. Et wier eng Molerei déi seng gestuel Encres de Chine a seng innovativ Technik “esou aus him erausspréngt”, en Ausdrock vu senge vum Feier op Koffer hei zu Lëtzebuerg an am Ausland perséinlechen Erliefnisser an vun deem wat an him e Numm gemaach. Am Kader vun de Virbereedunge bannendra virgeet. Och nach Psychogrammes genannt, fir d’Ausstellung, déi am Fréijoer d‘nächst Joer am erënneren dës schwaarz-wäiss Zeechen u chineesesch Nationalmusée wäert opgoen, hunn ech de Kënschtler Kalligraphie. 1972 definéiert de Jean-Marc Refeuil bei him doheem getraff. Mat de wanterlechen Tempe- Psychogramme als «œuvre informelle, porte témoi- rature vun dobaussen hu mir eis decidéiert d’Visitt vu gnage par son émergence des forces enfouies de la sengem Atelier, dee sech no vu sengem Haus befënnt, psyché de la vie intérieure de l’artiste». op ee méi waarmen Dag ze verleeën. Mee och wann Duerch seng Aarbechte mat Encre de chine ass een dem Unger säin Doheem betrëtt, fillt een sech séier et och zu enger wichteger Renconter komm, déi e a säi ganz eegenen a perséinlechen Univers vu Feier- groussen Afloss op de Verlaf vum Unger senger Karriär a Waasserbiller eraversat. Mat ronn 30 Wierker wäert hat. 1970 huet hien zu Paräis de bekannte franséische sech d’Ausstellung op dës zwee, sech kontrastéierend, Konschtkritiker Michel Tapié kennegeléiert. Den Tapié Aspekter vu sengem Wierk, oder wéi den Arthur Unger huet de Begrëff vum art informel, e Sammelbegrëff et gären nennt, “mäi Yin a mäi Yang”, konzentréieren. fir eng Konschtrichtung, déi an der Nokrichszäit a 14 museomag 01 ‘ 2023
MEET THE ARTIST Frankräich opkomm ass a sech duerch eng fräi, ab- strakt kënschtleresch Approche an eng grouss Gestua- litéit auszeechent, maassgeeblech gepräägt. Den Tapié huet den Unger a senger kënschtlerescher Entwécklung suivéiert a 1981 souguer eng Monographie iwwert hie bei der Librairie Source zu Paräis rausbruecht. Iwwert den Tapié huet den Unger och den Ante Glibota kenne- geléiert, mat deem hien du laang Zäit zesumme geschafft huet an deen eng ganz Rei Publikatiounen a grouss Ausstellungen iwwert hie gemaach huet. PYROCHIMIOGRAMMES Et war relativ fréi a senger Karriär, an den ugangs 70er Joren, wou den Arthur Unger, no ville Versich an Expe- rimenter zu senger Technik mam Koffer a mam Feier, dem sougenannten Pyrochimiogramme fonnt huet. Et ass eng bis dato eenzegaarteg Technik, déi aus enger Rei Aarbechtsschrëtt besteet a fir déi Koffer- blieder, deelweis vu verschiddenen Déckten, als Support benotzt ginn: - An enger éischter Phase moolt den Artiste eng Zeechnung mat Encre de Chine, déi d’Eegenschaft huet feierresistent ze sinn, op de Koffer. - Dono ginn d’Blieder da mat liicht gesaiertem oder gesalztem Waasser behandelt an dréchne gelooss. - Schliisslech ass et dann un der Zäit fir d’Inter- ventioun mam Feier, wouduerch de Koffer op ver- schiddene Plazen oxidéiert. Jee no der Intensitéit vun der Flam an der chemescher Behandlung am Schrëtt vu virdrun erginn sech divers Faarwen um Koffer. - An enger leschter Phase beaarbecht de Kënschtler d’Kofferblieder deelweis nach mat Bläistëftsfaarwen oder Encre de Chine, fir déi duerch d’Hëtzt vum Feier entstane Faarwnuancë nach méi ervirzehiewen. Den Arthur Unger ass net deen eenzegen Artist, fir deen d’Element vum Feier eng grouss Faszinatioun ausléist. 1961 huet de franséischen Artist Yves Klein zum Beispill seng berüümte Feier Biller geschaaft, andeems e probéiert huet d’Flam vu groussen industrielle Brenner ze kontrolléieren an domadder op déckem, deelweis mat Waasser beaarbechtem, Kartong ze “molen”. An Däitschland ass de wuel bekanntste “Feiermoler” den Otto Piene, Matbegrënner vun der Konschtbeweegung ZERO, dee schonn Enn vun de 50er Joren ugefaangen huet mam Feier op der Toile ze experimentéieren. ECH SINN E „PEINTRE DE LA MATIÈRE“ D‘Technik vum Pyrochimiogramme huet dem Arthur Unger erlaabt op eng villfälteg Manéier mat der Interventioun vum Feier op der Matière vum Koffer 01 ‘ 2023 museomag 15
„MÄI YIN A MÄI YANG“ (2/2) ze experimentéieren. Dëst erkennt een an de ville © éric chenal verschiddene Formater, déi e fir seng Kofferwierker benotzt, mee och an den intensive Faarwen an den abstrakten, heiansdo souguer figurativen, Strukturen a Formen, déi een a senge Wierker erëmfënnt. An der Lëtzebuerger Konschtzeen gesäit den Arthur Unger sech méi als en Eenzelgänger, dee säin eege- ne Wee gaangen ass a sech net vun anere beaflosse gelooss huet. Wéi den Unger mir verzielt, ass hien iwwert d’Joren oft gefrot gi firwat hien da net géing op groussen Toile molen. Dorops hin war seng Äntwert meeschtens: Ech sinn e „Peintre de la matière“. Lis Hausemer D’Ausstellung iwwert den Arthur Unger wäert vum 28. Abrëll bis de 15. Oktober 2023 an den temporären Exposräim um zweete Stack vum MNHA ze gesi sinn. 16 museomag 01 ‘ 2023
LA PASSION DE L’OBJET HISTORIQUE CHEVILLÉE AU CŒUR (1/2) RENCONTRE AVEC PAUL SCHARLÉ, UN COLLECTIONNEUR CHEVRONNÉ © éric chenal «Les objets que le Musée Dräi Eechelen a récemment acquis de ma collection ont un lien étroit avec la ville et la forteresse de Luxembourg. Ils ont tout à fait leur place dans ce beau musée.» Comme tout enfant, Paul Scharlé est dès son plus baïonnettes dans les granges des villages environnants tendre âge intrigué par les armes blanches. Il dans notre Eisléck, la passion s’est alors définitivement hérite d’abord de son père d‘une petite collection cristalisée. de canifs dont la plastique et les finitions titillent Un chirurgien qui collectionne des objets militaires son imaginaire, puis il découvre dans les granges du XVIIIe siècle – n’est-ce pas insolite ? du nord du pays quelques baïonnettes qui vont définitivement sceller sa passion. Il ne tardera pas Ma collection a évolué en qualité et en nombre au fil du à devenir un fervent collectionneur, qui plus tard temps. Arrivé à Strasbourg comme étudiant, je baignais permettra au Musée Dräi Eechelen d’enrichir ses dans l’histoire et la culture. J’ai commencé à associer collections – comme en témoigne notre actuelle les objets au riche contexte historique et au riche exposition anniversaire «Collect10ns 2012-2022». passé militaire local. Mon métier n’est pas vraiment en On pourrait voir dans l’exercice de sa profession relation avec ma passion, mais cette passion a souvent – Paul Scharlé est chirurgien – la perpétuation de été une échappatoire aux contraintes du métier. cette fascination pour l’arme de poing si l‘on veut Quel a été votre premier contact avec le Musée bien considérer l’incision au scalpel comme un mal Dräi Eechelen et comment a-t-il évolué? nécessaire. Entretien. Par un heureux hasard, j’ai eu l’occasion de rencontrer Monsieur Scharlé, quand avez-vous commencé à Monsieur Reinert lors d’un événement culturel local et collectionner? nous avons tout de suite eu un échange intéressant Dans mon enfance, j’ai hérité d’une petite collection de concernant nos passions. J’ai été invité au Musée Dräi canifs rassemblée par mon père étant lui-même enfant. Eechelen qui m’a plu par son approche locale afin La matière et les différentes formes de couteaux m’ont de documenter l’histoire européenne de la ville et toujours fascinées. Quand j’ai trouvé mes premières forteresse de Luxembourg. 01 ‘ 2023 museomag 17
LA PASSION DE L’OBJET HISTORIQUE CHEVILLÉE AU CŒUR (2/2) © éric chenal «J’adore le savoir-faire artisanal et les premiers balbutiements industriels du XVIIIe siècle.» Avez-vous un objet préféré au M3E ? Cet été, nous avons visité ensemble l’«Armee- J’ai deux objets qui me plaisent le plus. Déjà les museum Friedrich der Große» au château de fantastiques tabliers de timbales anglais et une Plassenburg à Kulmbach en Bavière. Un petit merveilleuse vitrine rassemblant différentes épées espace plonge les visiteurs dans la vie des soldats trouvées sur le territoire de la forteresse et qui sont un au XVIIIe siècle. Quelle est l’origine de votre témoin fort d’objets utilisés dans la forteresse. engagement dans ce musée? Un ami bavarois, enseignant l’allemand et l’histoire, Votre premier don fut un esponton que l’on peut partageant la même marotte que moi, m’avait demandé admirer dans l’exposition «Collect10ns». De quoi de lui prêter un objet pour une exposition dans un s’agit-il? château près de son lieu de résidence. Je lui ai prêté Il s’agit d’un objet très représentatif du rang de l’officier tous les objets car je trouve intéressant de partager autrichien et qu’il porte en campagne, avec une très ma passion et les échanges ainsi créés. À la mort du forte symbolique (aigle bicéphale, monogrammes de châtelain, les héritiers n’ont plus voulu de nous. Mon Marie-Thérèse et de François Ier) représentant l’État ami très dynamique a réussi à mobiliser l’État bavarois auquel cet officier était lié. pour nous héberger dans ce très imposant château Quel est l’attrait particulier du XVIIIe siècle pour qui est en plus le château d’origine des Hohenzollern. vous? Donc une collection sur l’armée prussienne et ses alliés Il s’agit d’une époque que je ressens comme et ennemis durant le XVIIIe siècle était idéale dans ce révolutionnaire avec des idées nouvelles (siècle des contexte. Cela fait maintenant plus de vingt ans que Lumières) et des États politiques figés dans un temps deux passionnés font vivre ce musée qui présente ancien. J’adore également le savoir-faire artisanal avec plus de mille objets dont une dizaine de drapeaux les premiers balbutiements industriels. d’époque. 18 museomag 01 ‘ 2023
PORTRAIT À l’occasion de ce séjour, nous avons acquis un second esponton autrichien, un pistolet et un sabre de hussards français ainsi qu’une ordonnance de Louis XV. En quoi le M3E est-il leur lieu de conservation idéal? Ces objets ont un lien étroit avec la ville et forteresse de Luxembourg et ont leur place dans ce beau Musée Dräi Eechelen. Par ailleurs, nous commençons cruellement à manquer de place à Kulmbach et, avec l’âge, je voulais m’assurer de trouver un toit définitif à ces objets. Cela me semble être une bonne solution. Monsieur Scharlé: dernière question, êtes-vous plutôt Louis XV ou Marie-Thérèse ? Sans hésitation Louis XV. J’aime le faste que représente ce roi basé sur le goût et l’expertise culturelle de son peuple. Ralph Lange L‘exposition «Collect10ns 2012-2022» est prolongée jusqu‘au 21 mai 2023. Entrée libre. 01 ‘ 2023 museomag 19
« L’APPEL DU REGARD » D’ÉRIC CHENAL
MUSEUMSGESCHICHTE GANZ PLAKATIV (1/2) VON DER BESTANDSAUFNAHME ZUR KONSERVIERUNG VON AUSSTELLUNGSPLAKATEN © éric chenal Digitalisierung eines Plakates Die Geschichte eines Museums lässt sich gut über Ausstellungsplakate sind hierfür ein guter Ausgangs- die Geschichte seiner Sonderausstellungen erzählen. punkt. Sie sind in der Regel visuell ansprechend und es Sie sind Ausdruck seiner Interessen, geben einen ist oft durch sie, dass das Publikum erstmals von einer Einblick in die Sammlung und weisen auf Kollabora- Ausstellung erfährt. tionen mit anderen Institutionen und internationalen Die Archivabteilung des MNHA hat deshalb 2022 Partnern hin. Mithilfe einer Vielzahl von Quellen, entschieden, eine Bestandsaufnahme seiner Plakat- darunter Ausstellungskataloge, Fotos, Dokumente sammlung durchzuführen, diese zu digitalisieren und und Korrespondenz über die Organisation der online zur Verfügung zu stellen, um der Öffentlich- Ausstellung sowie die Ausstellungsplakate selbst keit auf diese Weise einen Zugang zur Geschichte des können wir vergangene Ausstellungen rekonstruieren. Museums zu ermöglichen. 22 museomag 01 ‘ 2023
ARCHIV SCHRITT 1: DIE BESTANDSAUFNAHME Vor der Digitalisierung eines Bestandes muss heraus- gefunden werden, welche Dokumente vorliegen und welche möglicherweise fehlen. Dazu haben wir als Erstes die bereits im Archiv vorhandenen Plakate in eine einfache Liste aufgenommen. Durch eine an- schließende Suche an anderen Orten des Museums, wie beispielsweise dem Sammlungsdepot, konnten wir einige Lücken füllen. Inzwischen sind im Archiv die Plakate der meisten Ausstellungen, die im Museum stattgefunden haben, aufbewahrt. Aus den Jahres- berichten und anderen Dokumenten wissen wir, dass weitere Ausstellungen stattgefunden haben, für die wir bisher kein Plakat gefunden haben. Dies hat möglicherweise mehrere Gründe. Einerseits wurden Plakate nicht systematisch aufbewahrt, da sie als Ge- brauchsdokumente angesehen wurden. Außerdem macht ihre Größe sie unhandlich, weshalb verschiedene möglicherweise Risse oder andere Gebrauchsspuren erlitten haben und als nicht erhaltungswürdig einge- stuft wurden. Allerdings ist es in einem Museum nicht üblich, Dokumente zu entsorgen, weshalb die Plakate nun im Archiv versammelt werden konnten. Ein beson- ders wertvoller Fund ist zum Beispiel das Plakat der ersten großen Ausstellung, die im Museum nach seiner Eröffnung im Jahr 1946 stattgefunden hat. Diese war dem luxemburgischen Maler Joseph Kutter gewidmet. mit der Digitalisierung der Plakate beauftragt. Aus- SCHRITT 2: DIE DIGITALISIERUNG gerüstet mit Saugwand, Kamera, Farbkeil und Digita- Sobald der Bestand erschlossen worden ist, kann mit lisierungssoftware sind die Mitarbeitenden zum Ein- der Digitalisierung begonnen werden. Durch ihre scannen eine Woche lang zu uns in das Archiv des Größe (einige der Plakate sind etwa A0 groß) sind MNHA gekommen. Besonders beeindruckend war die Plakate schwieriger zu handhaben als kleinere Doku- Saugwand, die die Plakate sanft ansaugt ohne sie zu mente, weshalb ein normaler Dokumentenscanner beschädigen. So können sie fotografiert werden, ohne nicht ausreicht. Deshalb haben wir die Firma Fröbus befestigt werden zu müssen. Dies ist für die zum Teil 01 ‘ 2023 museomag 23
MUSEUMSGESCHICHTE GANZ PLAKATIV (2/2) © éric chenal Einblick in die die veröffentlichten Plakate. fragilen Plakate schonend und ermöglicht außerdem sie auch (wieder)finden kann. Dazu werden u.a. der sie vollständig abzubilden, ohne dass Magnete o. Ä. Titel, das Erscheinungsdatum und der Herausgeber (in im Bild zu sehen wären. Bei der Digitalisierung wurde diesem Fall das Museum) festgehalten. Außerdem zudem darauf geachtet, dass die Bilder farbecht sind werden Schlagworte vergeben, die den Inhalt be- und eine hohe Auflösung haben. Dies bedeutet einer- schreiben. Für diese Art von Plakat ist dies meistens seits, dass die Bilder später für viele Zwecke brauchbar das Thema der Ausstellung und der Hinweis, dass es sind, aber auch, dass sie dem Original sehr nahekom- sich um eine Ausstellung handelt. Das vorher genannte men. Damit sind sie auch eine Art Sicherheitskopie Kutter-Plakat zum Beispiel, kann nun in der Such- der Originale. Sollte diesen etwas zustoßen, könnten maschine der luxemburgischen Bibliotheken sie anhand des Digitalisates rekonstruiert werden. – www.a-z.lu entweder über seinen Titel (Kutter), sein Entstehungsdatum (1946) oder aber über das SCHRITT 3: DAS KATALOGISIEREN Personenschlagwort „Joseph Kutter“ gesucht und Gute Bilder der Plakate machen zu lassen ist ein wich- gefunden werden. tiger Schritt, allerdings sind die Plakate damit noch nicht zugänglich. Um dem Publikum mitzuteilen, SCHRITT 4: DIE VERÖFFENTLICHUNG dass wir die Plakate haben und wo sie zu finden sind, Nachdem die Plakate digitalisiert und katalogisiert haben wir sie katalogisiert. Beim Katalogisieren geht sind, können sie endlich auch zugänglich gemacht es darum, die Plakate so zu beschreiben, dass man werden. Wir haben sie auf unserer Sammlungs- 24 museomag 01 ‘ 2023
ARCHIV Plattform collections.mnha.lu veröffentlicht und mit dem Bibliothekskatalog verknüpft. Hier bieten sie nun, zusammen mit den Publikationen des Museums von 1946-1980, die wir 2020 bereits zur Verfügung ge- stellt haben, einen historischen und kunsthistorischen Kontext für die sich ebenfalls auf der Plattform befind- lichen Objekte aus unserer Sammlung. Allein schon ein einfaches Scrollen auf der Seite der Plakate lässt ein Gefühl für die Interessen des Museums durch die Ausstellungstitel entstehen. Es zeigt auch die Ent- wicklung der grafischen Gestaltung der Plakate, wel- che u.a. auch Hinweise auf die Verfügbarkeit verschie- dener Druck- und Reproduktionstechniken gibt. So dominieren lange Zeit Plakate mit ausschließlich Text. Bilder zu drucken war aufwendig und teuer, weshalb Reproduktionen von Kunstwerken – aus heutigen Museumsplakaten kaum mehr wegzudenken – erst ab den 1980er Jahren regelmäßig auf Plakaten auftauchen. SCHRITT 5: DIE KONSERVIERUNG Durch die digitale Veröffentlichung der Plakate erhält eine viel größere Zahl an interessierten Personen Zugang zu diesen spannenden Dokumenten. Zudem gewährleistet dieser digitale Zugang den Erhalt der Originalplakate. Diese müssen nun viel seltener aus ihren Planschränken herausgenommen und dem Risiko von Schäden ausgesetzt werden, da eine Ein- sichtnahme vor Ort in den meisten Fällen nicht mehr nötig ist. Um die Plakate noch besser zu schützen und damit hoffentlich länger zu erhalten, haben wir sie zusätzlich einzeln in einer speziellen Plastikfolie einge- packt. So wird vermieden, dass sich die aufeinander gelegten Plakate aneinander reiben und in ihren Schubläden anecken. Hierfür wurden auch aufge- rollte Plakate geplättet, da diese Art der Lagerung, auch wenn sie mehr Platz braucht, das Papier weniger beansprucht. SCHRITT 6: DIE NUTZUNG Sind die Digitalisate veröffentlicht sind ihrer Nutzung keine Grenzen mehr gesetzt. Sie können zu Studien- zwecken oder als Inspiration dienen oder einfach zum Vergnügen angeschaut werden. Edurne Kugeler Digitalisierte Ausstellungsplakate auf unserer Sammlungs-Plattform einsehen. 01 ‘ 2023 museomag 25
“I PROMISE TO UNLEARN / RE-LEARN TO HELP ELICIT CHANGE!” (1/2) BESUCHER/-INNEN FEEDBACK ZUR AUSSTELLUNG «LE PASSÉ COLONIAL DU LUXEMBOURG» © éric chenal Die Autorin des Artikels, Caroline Rocco, beim Einsehen der Feedbackzettel in der Ausstellung. Ausstellungen sollen nicht nur passiv von Besucher/ PRÄSENTATION DER DATEN -innen wahrgenommen werden, sondern bieten im Es ergab sich eine Anzahl von insgesamt 104 Aus- besten Fall die Gelegenheit, einen Dialog zu fördern drücken (expressions). Aus diesen Ausdrücken konnten zwischen dem Museum und seinem Publikum, aber folgende Kategorien und Werte in Prozent erarbeitet auch zwischen den Besucher/-innen. Dieses Ziel wurde werden: „Argumentativer Diskurs“ 48 %, „Erfahrungs- im Rahmen der Ausstellung über Luxemburgs koloniale bericht“ 17 %, „Vorschlag“ 3 % und „intentionaler Kom- Vergangenheit aktiv verfolgt. mentar“ 32 %. Das Publikum erhielt die Möglichkeit, im letzten Teil der Ausstellung ein schriftliches Feedback zu hinter- lassen und an einer Wand anzubringen. Die dafür bereit gestellten Rückmeldungszettel enthielten fünf Fragen, auf die Bezug genommen werden konnte: – Sind Sie der Meinung, dass Luxemburg eine koloniale Vergangenheit hat? – Haben Sie Ihre Meinung nach dem Besuch der Ausstellung geändert? – Muss die Luxemburger Regierung sich für die Rolle des Landes im Kolonialismus entschuldigen? – Leben wir in einer vollständig dekolonisierten Welt? – Haben Sie Erinnerungen an die Kolonialzeit, die Sie mit uns teilen möchten? Im Folgenden werden die Ergebnisse der Feed- back-Analyse vorgestellt. Dazu wurden von den rund 450 ausgefüllten Zettel 60 für die Ausstellung relevante Rückmeldungen untersucht. 26 museomag 01 ‘ 2023
ANALYSE INTENTIONALE KOMMENTARE Bei genauerer Betrachtung der Kategorie der inten- tionalen Kommentare geht hervor, dass ein kleiner Prozentsatz der Besucher/-innen nicht mit der Art und Weise der thematischen Aufbereitung einverstanden ist. Ein Close-Reading ausgewählter Kommentare gibt Aufschluss: Eine der Reflexionen bezieht sich auf formale Aspekte der Ausstellung. In diesem Fall die ge- wählten Sprachen der Mauertexte, die Französisch und Deutsch abdecke, aber keine englischen Texte bereit- halte. Diese Kritik ist berechtigt. Jedoch kann dem entgegengehalten werden, dass Hefte in englischer Sprache am Anfang der Ausstellung bereitgestellt wurden und somit auch auf ein englischsprachiges Publikum Rücksicht genommen wurde. Ein weiterer Kritikpunkt bezieht sich auf inhaltlicher Ebene auf den überwiegend „männlichen Blick“, den die Ausstellung biete. Weiter wünscht sich eine Person, dass mehr Verantwortung für die Kolonialzeit über- nommen wird und so die aktuellen Folgen des Kolo- nialismus bekämpft werden, hier beispielhaft mit Bezug auf eine offizielle Entschuldigung der Luxemburgischen Regierung und moniert gleichsam, dass die Gräueltaten während der Kolonialzeit in der Ausstellung nicht aus- reichend dargestellt werden. Diese Person stimmt in ihrer Haltung mit der Grundprämisse der Ausstellung überein, empfand sie also als lehrreich und wichtig und fordert gleichzeitig eine stärkere Stellungnahme. Dieser recht kleinen Anzahl an kritischen und negativen Aussagen gegenüber stehen die positiven Kommen- tare, die in fast allen Fällen eine Danksagung enthalten, die Notwendigkeit der Ausstellung in den Vordergrund stellen, oder auch die Möglichkeit einer Beteiligung an dem Diskurs durch die Wand-Befragung begrüssen, wie z.B. hier: «Merci pour la pédagogie mise en œuvre ici. Ma prise de conscience déjà engagée s’est fortifiée.» ERFAHRUNGSBERICHTE Fast ein Drittel des Ausstellungspublikums war gewillt, eigene Erfahrungen mit dem Thema Kolonialismus mit anderen Besucher/-innen zu teilen. Nachstehend sind drei illustrative Auszüge von Personen, die ihre persön- liche Haltung gegenüber dem Kolonialismus reflektie- ren: „Réicht kierzlech sen ech gewuer gin, dat e fréiere Schoulkoleeg «schwaarzt Blut» huet. Hie «verstoppt» sech, waat fir mech de beschte Beweis ass, dat eis Sociétéit nach ëmmer net kapabel ass, och ech, sech mat onser kolonialer Vergangenheet auserneen ze setzen.“ 01 ‘ 2023 museomag 27
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